|
Jacqueline, Jacqueline, Jacqueline, Jacqueline,
Ton nom accuse l'état et ses œillères.
Jacqueline, Jacqueline, Jacqueline, Jacqueline,
Ta révolte, ton courage nous rendent fières.
Tu as passé ta vie en enfer,
Trois coups de fusil pour régler l'affaire
Dans le dos de la violence qui te faisait taire.
Ils disent de ne pas faire justice soi-même,
Que la police règle ces problèmes,
Ta honte et ta peur, ils la méprisent, Jacqueline.
Ils sont sourds aux féminicides,
Préfèrent que les victimes se suicident
Et condamnent les mutines comme toi, Jacqueline.
Refrain
Jacqueline, Jacqueline, Jacqueline, Jacqueline,
Ton nom accuse l'état et ses œillères.
Jacqueline, Jacqueline, Jacqueline, Jacqueline,
Ta révolte, ton courage nous rendent fières.
Que tu ne parles pas ou que tu agisses,
Ils sont complices de tes supplices,
A la maison comme en prison, Jacqueline.
Ils ont nié ton état d'urgence
Redéfinissent la légitime défense
Pour la flicaille, mais pas pour toi Jacqueline.
Tes alliées aujourd'hui sont en rage,
Pas de justice, alors place à l'orage,
Et quand j'en fumerai un, je serai Sauvage, Jacqueline.
Refrain
Jacqueline, Jacqueline, Jacqueline, Jacqueline,
Ton nom accuse l'état et ses œillères.
Jacqueline, Jacqueline, Jacqueline, Jacqueline,
Ta révolte, ton courage nous rendent fières.
|
|
Il sillonne les routes de la liberté d'expression,
Dans son gros bolide blindé seul son moteur est sous pression,
Et il se fout pas mal des sens interdits,
Éviter les contresens ? Sa décence le lui interdit !
Et il y va à fond, pas besoin de ceinture,
Il a les airbags du patriarcat quand il va droit dans l'mur.
Cette fois j'l'attends au tournant,
C'est le début de ses tourments,
C'était son dernier coup de volant,
Le road movie s'annonce violent !
Je traque M. Connard très facilement,
Quand j'vois la crasse que crache son pot d'échappement.
Il y a tellement de traces, j'sais pas par où je commence,
Mais j'ai trouvé des sœurs dans la véhémence.
On reprend les boulevards et leurs trottoirs,
Notre pussywagon sera leur corbillard,
On n'laissera plus passer tous ces chauffards,
On crèvera les pneus des camions bleus à gyrophare.
Quand il pense il prend tous les raccourcis.
Tous ses chemins mènent à la phallocratie.
Si M. Connard klaxonne c'est qu'il se sait en sursis :
Pour sortir des sentiers battus on n'hésitera plus à sortir les scies.
REFRAIN
M. Connard prend un mauvais virage
Et se retrouve coincé dans notre covoiturage.
On vient forcer les derniers barrages
Pour laisser rouiller ses privilèges au garage.
Au moindre dérapage on fera des ravages,
A la moindre sortie il bouffera le pavage.
Les harpies ne passent plus par mille détours,
Les hystériques démarrent au quart de tour.
A peine une amende quand il grille le feu rouge,
Quand il fauche une sœur c'est pas leurs radars qui bougent.
Le silence, pas de vengeance, voilà la conduite qu'on nous offre :
On a le corps du mari de Jacqueline Sauvage dans le coffre.
Et tandis que M. Connard sèche sur la banquette arrière,
Et qu'on confisque sa parole pour sa mise en fourrière,
Et qu'on emmène M. Connard faire son voyage funéraire,
Rien ne nous empêchera plus de suivre notre itinéraire.
Car il nous a assignées à la place du mort
Et il en a oublié qu'on conduisait comme des cadors.
Trop tard pour les renforts, trop tard pour les remords :
Il a voulu nous exclure mais le danger était toujours à bord !
|
|
Les MC Circulaire veulent "m'enculer à sec avec du gravier",
Les Orelsan veulent "prendre un opinel pour me faire avorter",
Les TTC veulent que "j'marche droit, qu'j'avale, que j'me mette à aboyer",
Œil pour œil, dent pour dent, il est grand temps d'émasculer.
Ils font du fric sur notre dos par leurs mots lacéré,
On va crever tous les machos avec nos langues acérées.
Les mêmes conneries sur les fréquences, changement de programme, il y a urgence
Car depuis notre plus tendre enfance, ça matraque les mêmes violences.
REFRAIN
Au clair de la lune, je suis très fatiguée
A la pêche aux moules, de me faire harceler
A la claire fontaine, à chacun de tes couplets
Libérée, délivrée, mais faut pas trop abuser
Alors non je n'ai pas honte,
Il est l'heure de rendre des comptes.
On démonte tous les mastodontes
Et leurs punchlines à coups de barre en fonte.
Baudelaire, mon ventre et mes seins, sont donc « les grappes de ta vigne »,
Pas besoin d'un arbre viril, je coupe le mâle à la racine.
Gautier, mon nombril est « l'astre de mon ventre » par où seul l'Amour entre.
Sérieusement, si en plus tu te trompes d'antre…
Les rues portent les noms des poètes de la subtilité,
La forme endort mais le fond demeure sans ambiguïté
Nos corps fragmentés à coups d'images florales et cosmiques,
On croirait qu'ils tournent un porno dans un jardin botanique.
Mais ils ont les mots pour le dire, leur sexisme est légitime,
Il est bon pour l'école et la culture, les Ministères sont unanimes.
Les mêmes connards intouchables ont leur place au Panthéon.
Il colonise les mentalités, ce ramassis de napoléons.
REFRAIN
Au clair de la lune, je suis très fatiguée
A la pêche aux moules, de me faire harceler
A la claire fontaine, à chacun de tes couplets
Libérée, délivrée, mais faut pas trop abuser
Alors non je n'ai pas honte,
Il est l'heure de rendre des comptes.
On démonte tous les mastodontes
Et leurs punchlines à coups de barre en fonte.
Je fais de l'orgueil mâle qu'on pié-tine ma marque de fabrique
Leurs lyrics me donnent la trique pour killer leurs couilles symboliques
Chanteurs pop à paillettes ; rapgamers à casquette ; poètes à collerette
Ça paye bien d'écrire avec sa quéquette ?
J'reprends l'monopole du hardcore, surtout s'ils ne sont pas d'accord.
Les mascus, ces gardes du corps, pour ensanglanter le décor.
Ne nous demandez plus de sourire, c'est pas le moment :
Trop occupées à croquer la bite à pleines dents !
On leur fout tellement les boules, ça coule de bourse
La misandrie file à bite abattue dans la course
Pour débarrasser les ondes qu'ils inondent de leur vit :
La musique de papa est au prépuscule de sa vie.
REFRAIN
Au clair de la lune, je suis très fatiguée
A la pêche aux moules, de me faire harceler
A la claire fontaine, à chacun de tes couplets
Libérée, délivrée, mais faut pas trop abuser
Alors non je n'ai pas honte,
Il est l'heure de rendre des comptes.
On démonte tous les mastodontes
Et leurs punchlines à coups de barre en fonte.
|